Décryptage
Des métaux lourds détectés chez toutes les femmes enceintes

Des métaux lourds détectés chez toutes les femmes enceintes

Décorticage des fruits de mer

Publié le 26.12.2017 Claire Sergent

Phénomène malheureusement sans surprise : les femmes enceintes sont exposées à des polluants comme le mercure, le plomb ou l’arsenic. Le coupable ? L’alimentation et notamment les produits venus de la mer. Faut-il s’inquiéter et ne plus manger de poisson ? Faut-il interdire à toutes les femmes enceintes de manger des fruits de mer ? Réponse avec le médecin nutritionniste, Arnaud Cocaul.

Interdiction de manger certains poissons

Il est « hors de question pour les femmes enceintes de prendre des poissons pélagiques », autrement dit les poissons des mers profondes, qui sont en bout de chaîne. Ce verdict du Dr Cocaul s’applique également aux enfants en bas âge jusqu’à 3 ans. Des prédateurs comme « le thon, le marlin, le requin, l’espadon » concentrent dans leurs chairs les métaux lourds qui circulent dans les mers, ou s’intoxiquent parce qu’ils dévorent d’autres poissons eux-mêmes contaminés. Les femmes enceintes françaises le sont même davantage que toutes leurs voisines européennes ou que les Canadiennes et les Américaines, selon une étude de Santé publique France réalisée sur 4 000 futures mères, âgées de 18 à 40 ans.

À cela s’ajoute un autre problème : la pollution des mers et des océans. « Dans toutes les chairs de poissons, on retrouve des résidus de plastique » explique le Dr Cocaul. Résultat, « par notre alimentation, nous sommes nous-mêmes en train d’incorporer du plastique », poursuit-il

Varier son alimentation

La règle d’or, c’est de diversifier son alimentation : varier entre protéines animales et protéines végétales, même si, bien sûr, ces dernières peuvent également être vecteurs de pesticides, de polluants, etc., rappelle le Dr Cocaul. « En 2018, nos comportements alimentaires doivent évoluer : on ne doit pas exiger de manger le même type de poisson toute l’année » ajoute-t-il. Il faut donc, comme pour les légumes, respecter la saisonnalité des poissons et surtout les périodes de reproduction.

Autre conseil : s’orienter vers « des poissons avec des labels », comme le Label Rouge, les labels bio ainsi que ceux qui prônent une pêche durable et responsable comme le label MSC (Member Stewardship Council).

Dévorer des fruits de mer en toute sérénité

Si les huîtres ne sont pas conseillées pour les femmes enceintes, pas d’inquiétude pour les autres ! Si les huîtres, une fois ouvertes, sont bien claires et qu’il n’y a aucune odeur particulière, « vous pouvez les consommer sans aucun danger parce que ce sont des filtres extrêmement puissants » affirme le Dr Cocaul. Il ajoute : « Ce sont les premières intoxiquées quand quelque chose ne va pas. » Cela vaut aussi pour tous les coquillages. S’ils sont bien frais, pas de risque d’intoxication aux métaux lourds.

De plus, « les fruits de mer sont remarquables dans leur apport nutritionnel » explique le Dr Cocaul. Ils sont très pauvres en cholestérol. Par exemple dans la crevette, « le cholestérol est contenu dans la tête » affirme le Dr Cocaul. Et retenez ceci : « Dans l’ensemble, pour les fruits de mer, la teneur en cholestérol de ce qui est mangeable est très faible », conclut-il.

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