Décryptage
Le Souci : la superstar de la phyto européenne

Le Souci : la superstar de la phyto européenne

On l’appelle aussi calendula

Publié le 02.05.2017 Amanda Jullion, herboriste franco-canadienne

On récolte la fleur orange vif du souci car c’est elle qui contient ses principes actifs. En tisane, en pommade ou en teinture, elle a une action anti-inflammatoire externe et interne pour soulager les intestins irrités et apaiser les peaux délicates. Le calenda est même recommandé pour les irritations cutanées des nourrissons.

 

Le nom français du souci officinal vient du latin solsequia en raison de sa fleur orangée qui suit la course du soleil, comme celle du tournesol. Une intelligence végétale qui capte la puissance des rayons solaires pour les transformer en un florilège de vertus bienveillantes qui apaisent et adoucissent nos corps agressés.

Calendula officinalis, de la famille des astéracées, porte des noms régionaux évocateurs : Épouse-Soleil, Horloge des villageois, Tourne-soleil, Tourne-midi, Fleur de tous les mois, Fleur de Calendule, Mirliton, Or des jardins, Marygold (en anglais), Calendula (au Québec).

 

 

En Allemagne, au début du xiie siècle, l’abbesse Hildegard von Bingen, docteur de l’église, disait à son propos : « Le souci est froid et humide et possède une grande vertu naturelle, efficace contre le poison. Celui qui mange du poison à qui on en a donné fera cuire le souci dans l’eau et, après avoir pressé l’eau, il le posera ainsi, chaud, sur son estomac : le poison se ramollira et sera éliminé. »

En Écosse, en 1597, Gerard John, le célèbre pharmacien du roi Jacques Ier, nomme le souci dans son herbier Herball or Historie of Plantes : « Chez certains épiciers et vendeurs d’épices, on trouve des barils pleins de pétales de souci séchés. » À cette époque, la fleur remplace le safran pour colorer le beurre ou le fromage. Elle fait aussi partie des ingrédients pour la confection de certains potages. Peut-être une tradition empirique d’ajouter dans les mets une source de douceur pour les intestins et colons enflammés, car le calendula est un anti-inflammatoire non seulement en externe mais aussi en interne : brûlures, irritations, ulcères seront calmés et apaisés par ses principes actifs.

La fleur de souci possède une huile volatile, une autre fixe, du mucilage [substance constituées de polysaccharides qui en présence d’eau, s’épaissit et donne une matière de consistance visqueuse], une résine, des caroténoïdes, qui laissent sur les doigts une odeur inoubliable. Les quelques molécules d’acide salicylique qu’il contient lui donnent un effet fébrifuge et vasodilatateur.

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La douceur bienveillante du calendula pour soigner les mamans et les bébés

Les propriétés emménagogues et dépuratives en font le remède idéal des jeunes femmes une semaine avant leurs règles pour trouver un rythme régulier des cycles. Les fleurs de souci, en effet, stimulent légèrement la production d’œstrogènes. Pour les douleurs menstruelles, prendre en alcoolature ou bien en teinture. Certains ovules à base de calendula permettent d’apaiser les douleurs liées à des candidoses. Les propriétés fongicide, cicatrisante et apaisante peuvent aussi être bénéfiques en lavement.

Dans les vieux livres des sages-femmes, les fleurs de Calendula arvensis (des champs) ou le Calendula officinalis (des jardins) accompagnent les femmes avant, pendant et après la grossesse. Les nouveau-nés et les enfants en feront la première plante médicinale de leur pharmacopée. Une peau douce retrouvée, une irritation apaisée, les picotements, brûlures, piqûres, écorchures, coupures, gerçures, crevasses ou blessures effacés. Faire peau neuve et être régénéré par la bienveillance des propriétés anti-inflammatoire, anti-œdémateuse, cicatrisante, apaisante et adoucissante des pétales de soucis. Ses résultats miraculeux ont souvent fait de la « calendule » une plante de magie et de sorcellerie.

Le souci est la plante qui soigne tous les âges et toutes les parties du corps qui nécessitent douceur et apaisement. Une officinalis indispensable sous toutes les formes galéniques : tisane (infusion), macérations, teintures, cataplasmes, onguents, huiles, crèmes et pommades diverses.

Merci au jardin ! Tendons-lui la main pour semer les graines de beauté qui, telles de joyeuses fées orangées, à la récolte, égayent notre vue et apaisent tout notre être.

 

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