Décryptage
Les produits de beauté à bannir de votre salle de bains

Les produits de beauté à bannir de votre salle de bains

Ce que cachent les étiquettes

Publié le 06.01.2017 Anne de Labouret

Entre réglementation et langage marketing, les produits cosmétiques se veulent attrayants et prometteurs. À quelles contraintes légales sont-ils soumis ? Dans quelle mesure les informations présentes sont-elles fiables ?

Contrairement aux médicaments, la loi française n’impose pas que l’efficacité et l’innocuité des produits cosmétiques soient évaluées par un organisme indépendant avant que ceux-ci ne soient commercialisés. La législation se limite à imposer certaines règles en matière d’informations et d’étiquetage. Les produits cosmétiques n’ont donc pas d’obligations de résultats autres que vis-à-vis des consommateurs et consommatrices. Crèmes amincissantes ou rajeunissantes, laits hydratants, shampoings traitants, etc. Les promesses qui apparaissent sur les conditionnements n’engagent que les laboratoires fabricants… et nous n’avons pas d’autre choix que de faire confiance à leur sérieux et à leur professionnalisme tout en restant lucides sur l’efficacité potentielle des produits qu’ils nous proposent.

Les mentions obligatoires

Les cosmétiques sont soumis à des règles légales en terme d’informations et d’étiquetage. Le conditionnement du produit doit donc obligatoirement comporter :
– la fonction du produit
– la quantité de produit
– les précautions d’emploi
– la liste intégrale des ingrédients (dans l’ordre décroissant de leurs quantités respectives)
– la date limite d’utilisation avant et après ouverture
– le numéro de lot de fabrication, permettant la traçabilité du produit
– le nom et les coordonnées du laboratoire fabricant (ainsi que le pays d’origine si le produit est fabriqué en dehors de la Communauté européenne).
En outre, les crèmes solaires doivent également mentionner la catégorie de protection (faible, moyenne, haute ou très haute), le facteur de protection solaire (FPS ou SPF) ainsi que les règles de base du bon usage des soins solaires.

Du côté des soins « bio »

Les mentions « cosmétique naturel » ou « cosmétique bio » n’ont pas de valeur légale. Si vous souhaitez privilégier la filière biologique, reportez-vous aux labels Ecocert, Qualité France, BDIH et Cosmébio, qui vous garantissent le respect de règles strictes respectueuses de l’homme et de l’environnement. Ils garantissent également que les produits concernés renferment des végétaux provenant de l’agriculture biologique.

Attention aux composants nocifs ou allergisants !

La mention « hypoallergénique » est généralement utilisée pour signaler un soin qui ne renferme pas les substances allergisantes les plus courantes. Elle ne peut pourtant pas vous garantir que vous n’aurez pas de réaction allergique après application : eczémas, urticaires, rougeurs ne sont pas rares.

Les parfums comptent parmi les substances les plus allergisantes, mais ce ne sont pas les seules : certains composés aromatiques présents dans les huiles essentielles le sont également. Les termes « parfum » et « arôme » indiquent la présence d’ingrédients destinés à parfumer le produit. Depuis 2003, la législation impose que la présence de 26 substances parfumantes connues pour provoquer des allergies soit mentionnée nominativement dans la liste des ingrédients[1].

Surveillez également la présence de parabènes[2], des conservateurs fréquemment présents, dont la toxicité pose problème. Aujourd’hui, la législation européenne limite l’utilisation des parabènes à 0,4 % du produit fini quand un seul type de parabène est utilisé, et à 0,8 % quand il y en a différents types. Si ces concentrations réduisent les risques éventuels pour un produit, elles ne les annulent pas complètement. Elles ne prennent pas en compte non plus l’accumulation possible liée à l’utilisation simultanée de plusieurs cosmétiques (crèmes, savons, shampoings, après-shampoings, etc.).

Par précaution, préférez donc les cosmétiques qui ne contiennent ni parfums ni parabènes.

Multiplier les soins au fil du temps augmente le risque de confronter votre épiderme à une substance allergisante. Pour limiter les risques de sensibilisation, évitez donc le « tourisme cosmétique » : plutôt que de passer d’une crème à une autre, restez fidèle à celle qui convient le mieux à votre épiderme.

Quelques exemples pour mieux choisir :

– Les crèmes amincissantes vantent parfois des amaigrissements records, en indiquant par exemple une perte « jusqu’à moins 3 cm de tour de cuisse en 15 jours ». Cela peut simplement signifier qu’une étude portant sur 20 femmes a eu cette efficacité sur une seule, qui suivait peut-être de surcroît un régime draconien en parallèle.

–  « Testé dermatologiquement » signifie qu’un ou plusieurs dermatologues ont suivi la mise au point du produit.

–  « Testé cliniquement » ou « études cliniques » signifie qu’une ou plusieurs études ont été réalisées pour valider l’efficacité et/ou tester l’innocuité du produit, sans indication supplémentaire. Ces études ne préjugent pas du nombre de personnes testées. Elles peuvent par exemple avoir porté sur 10 personnes seulement.

– Enfin, un produit cosmétique a le droit de revendiquer des propriétés hydratantes (« hydratation des couches supérieures de l’épiderme »), apaisantes, anti-âge, régénérantes, raffermissantes, sublimatrices ou autres adjectifs séduisants sans que ces affirmations ne soient confirmées par des études spécifiques. Ces promesses peuvent être tout simplement liées au positionnement marketing du laboratoire fabricant.

[1]Au-delà d’une certaine concentration, la présence d’une de ces substances doit obligatoirement être mentionnée sur le packaging : alpha-isomethyl ionone, amyl cinnamal, amyl cinnamyl alcohol, anise alcohol, benzyl alcohol, benzyl benzoate, benzyl cinnamate, benzyl salicylate, butylphenyl methylpropional, cinnamal, cinnamyl alcohol, citral, citronellol, coumarin, eugenol, evernia prunastri, evernia furfuracea, farnesol, geraniol, hexyl cinnamal, hydroxycitronellal, hydroxyisohexyl 3-cyclohexene carboxaldehyde, isoeugenol, limonene, linalool et methyl 2-octynoate.)

[2] Méthyl, éthyl, propyl et isopropyl, butyl et isobutyl, benzyl parabènes.)

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